La mouche du coche
La mouche du coche (et non pas la couche du moche)
Le chemin montait fort, un sentier de cailloux
Un charretier suant, essoufflé, trébuchant
S'efforçait à guider dans ce pays de fous
De grands et lourds chevaux qui allaient s'escrimant!
Une mouche aux yeux verts s'en vint tourner autour.
Cette folle prétendait mener vers le sommet
Carriole et chevaux bien mieux que ce balourd
Qui hurlait et jurait, faisant claquer son fouet.
Le patron tout en haut congratula la mouche
Qui avait si bien fait avancer la machine.
Lecteurs ne riez pas cette histoire nous touche.
Oui, il est tous les jours des pauvres qui s'échinent...
Les temps n'ont guère changés depuis que La fontaine
Fustigeait importuns, farfelus et tricheurs
Qui disaient trop souvent avoir toutes les peines,
Et n'étaient que guignols allergiques au labeur.
Aujourd'hui les mouches s'appèlent Ségolène
Jacques ou Nicolas. Elles prétendent mener
Un bien lourd charroi, mais devinez qui peine?
Qui donc sont les bourrins qui triment sans lésiner?
Non, nous ne payons plus la dîme, la gabelle!
Ces noms de lourds impôts ont été oubliés,
Mais pas notre pognon qui leur fait la vie belle
Et qui emplit leurs poches en liasses bien liées.
Tout ceci pour vous dire, en un mot comme en cent
Que le temps ne fait rien à cette triste affaire.
Qui hier a payé n'est quitte pour autant,
Car nous somment toujours appelés à le faire.
Plutôt que travailler faut-il brasser du vent?
Certains bien avant nous ont bâtit des fortunes
Qui ne leur ont coûté que salive pendant
Que d'autres s'éscrimaient pour la gloire et des prunes.
Moralité
Refusez les mouches qui tournent et vous assaillent.
(La tapette toujours à porté de la main)
Chassez ces inutiles, exigez qu'elles s'en aillent.
Mais ne rêvez pas trop, rien n'est jamais certain...
